Sans conteste, le catalogue de la musique de chambre pour cordes contient les plus grandes œuvres musicales jamais écrites. Poser une oreille, même distraite, sur les derniers quatuors de Beethoven, suffit à prendre pleinement conscience de cette affirmation.
Mais ces chefs-d’œuvre incontournables éclipsent-ils pour autant la musique écrite pour les instruments à vents ? Absolument pas ! Et ce ne sont pas les compositeurs qui diront le contraire. Un des plus grands amis de Mozart était clarinettiste et Beethoven entretenait des relations musicales et amicales avec le célèbre corniste bohémien Giovanni Punto.
Sous l’impulsion du chef d’orchestre Julien Bénéteau, des musiciens issus de plusieurs orchestres français (Orchestre de Paris, Orchestre de l’Opéra National de Paris, Orchestre Les Siècles, Orchestre National de Montpellier) se réunissent en une petite assemblée musicale, le Winds Art Orchestra pour interpréter ici un joyau du répertoire pour ensemble à vents, la Sérénade KV388 composée par Mozart en 1782 ou 1783 : une œuvre mystérieuse, complexe et élaborée, très éloignée du genre musical de la sérénade habituellement associée à un divertissement léger.
Une exceptionnelle transcription pour ensemble à vents de 1816 de la 7e Symphonie de Beethoven illustre une pratique alors très répandue parmi les compositeurs interprètes : ainsi le clarinettiste virtuose et maître de chapelle du prince Jean 1er de Lichtenstein, Wenzel Sedlak, parvient par la virtuosité de son écriture, à conserver l’essence profonde de la musique du maître allemand, tout en transformant cette symphonie en une véritable pièce du répertoire pour vents.